Rémunérations : où sont les actionnaires ?
Depuis plusieurs mois voire plusieurs années, la
problématique du niveau des rémunérations est au cœur du débat médiatico-politique. Et le contexte de crise prolongé contraint un
certain nombre de responsables publics à beaucoup de gymnastique verbale.
Par ailleurs, n’importe quel client a la possibilité le cas échéant de boycotter l’entreprise en question, excepté bien entendu pour les monopoles publics.
Il est toujours surprenant de voir autant d’agitation autour
d’une question pourtant déjà clairement encadrée par des dispositifs légaux. En effet, toute rémunération est fixée par
des organes pleinement légitimes et habilités à le faire : un conseil
d’administration mandaté par une assemblée générale d’actionnaires pour les
sociétés, une assemblée de représentants mandatés par une communauté de
citoyens pour les mandats publics.
Dans le cadre du développement de ses activités, une entité
juridique peut être amenée à établir des contrats avec des individus afin de
définir les modalités d’une collaboration où, en échange d’une rémunération
définie, un individu assume un mandat et/ou réalise des prestations. Avant de débuter cette collaboration, les
droits et devoirs de chacune des parties sont définis et des clauses prévoient
les conditions spécifiques aux différents types de rupture possibles du contrat
: unilatérale, de commun accord, faute grave.
Tout autre discours faisant appel à la morale, à l’éthique ou à une situation
exceptionnelle ne tient pas la route.
Par ailleurs, n’importe quel client a la possibilité le cas échéant de boycotter l’entreprise en question, excepté bien entendu pour les monopoles publics.
En fait, le cœur du problème réside principalement dans une
schizophrénie plus ou moins consciente.
En effet, ceux qui regrettent le manque d’activisme sur cette question
des rémunérations oublient ou feignent d’oublier qu’ils sont souvent eux-mêmes les
principaux responsables en tant qu’actionnaires, qu’il s’agisse des entreprises
publiques pour les responsables politiques ou de grandes entreprises privées où
nombre de simple citoyen sont directement ou indirectement actionnaires – via notamment
les fonds d’investissement propres à leur épargne-pension.
Actionnaires, réveillez-vous ! Si vous n’avez pas
oublié que vous l’êtes.
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