Au Dirigeant les profits, à l’Investisseur les intérêts !

Beaucoup d’entrepreneurs créent leur entreprise en partant de rien.  Il leur faut donc du temps et un certain éveil pour se considérer comme Dirigeant et encore plus pour comprendre qu’ils sont également Investisseur.  Pourtant, dès le départ, ils sont au minimum les dirigeants de leur vie professionnelle et les investisseurs du capital – même non numéraire – de leur entreprise.

Si le statut de Dirigeant-Investisseur représente la situation majoritaire des patrons de PME, ils ne sont pas tous conscients et préparés à cette réalité plus complexe que celle d’un simple Dirigeant, d’un simple Investisseur.  Car un Dirigeant-Investisseur n’est pas uniquement un dirigeant comme peut l’être un Directeur de site ou de département.  De même, il n’est pas uniquement un investisseur comme peut l’être le gestionnaire d’un fonds d’investissement.  Il doit jongler avec deux casquettes dont les objectifs et le travail diffèrent mais qui détiennent un point commun : le capital.
Comme l’a défini Adam Smith, les profits et les intérêts sont deux revenus qui procèdent du capital : le premier à travers l’emploi qui est fait du capital, le second à travers la rétribution de la mise à disposition de ce même capital.  Les profits du capital relèvent du travail et de la responsabilité du Dirigeant.  Les intérêts du capital relèvent du travail et de la responsabilité de l’Investisseur (sur ces notions et bien d’autres, voir l’excellent dernier ouvrage de Corentin de Salle).

Mais en réalité, trop d’entrepreneurs résument leur fonction à celle du Dirigeant et négligent leur casquette d’Investisseur.  Soit en donnant à l’entreprise sans compter, soit en vivant sur l’entreprise, sur les profits du capital, sans rétribuer ce capital par des intérêts.  L’idéal réside dans la définition par le Dirigeant-Investisseur des objectifs de profits qu’il s’assigne en tant que Dirigeant et des objectifs de taux d’intérêt sur le capital qu’il s’assigne en tant qu’Investisseur.  Même si les PME l’organisent rarement de façon aussi formelle, un Comité de Direction peut suivre concrètement les objectifs de profit et un Conseil d’Administration, le respect du taux d’intérêt.  Tout un programme.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Avis nécessaire à ceux qui veulent devenir riches

Essayer le libéralisme

Sauvons les PPP